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En français, ce que j'entends (à l'oral) et ce que je vois (à la lecture et l'écriture) font rarement bon ménage !
En d'autres mots (maux, devrais-je écrire !), l'ORTHOGRAPHE française est le cauchemar des apprenants, quand il n'est pas d'abord celui des formateurs qui bien souvent s'enlisent eux-mêmes dans l'orthographe grammaticale ou, plus complexe encore, dans l'orthographe d'usage.De fait, même parmi les natifs francophones, les champions en orthographe ne courent pas les rues.
Et ça, il est bon de le dire aux apprenants afin de dédramatiser les FAUTES qu'ils redoutent à priori.
La NOUVELLE ORTHOGRAPHE, dont on parle souvent comme d'une soupe exotique, n'est qu'un tout premier pas vers une simplification. Nous sommes encore bien loin d'une orthographe phonétique mais l'objectif n'est pas non plus de déshabiller tous les mots de leur histoire.
Elle concerne certains noms et verbes qui semblaient incohérents à l'écriture (ou phonétiquement) et ce n'est pas une nouvelle norme qui ferait loi, puisque l'ancienne orthographe est toujours tolérée et utilisable.
Un petit coup d'oeil sur ces modifications ? CLIC sur image...
En terme de communication, l'ORTHOGRAPHE grammaticale a parfois son importance pour des questions de sens : par exemple, la phrase écrite "Les musicien arrive à 17 heure.", par manque de redondance du pluriel, prêterait sans doute à confusion sur le nombre de musiciens. Idem quant à l'orthographe d'usage : "les mots et les maux" ne parlent pas tout-à-fait de la même chose (même si j'en ai fait ci-dessus un jeu de... mots).
Rassurons-nous toutefois : l'ensemble du texte réajustera le plus souvent la compréhension du message !
Néanmoins, globalement, dans nos publics allophones, il me semble que la perfection orthographique ne doit pas devenir une finalité éprouvante de l'apprentissage !
Car, d'une part, un allophone est rarement destiné à devenir un journaliste ou écrivain francophone et, d'autre part, sera le plus souvent excusé si quelques erreurs se baladent dans son curriculum vitae.
Bernic Guil...mot !
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Si je vous parle du miaou du minou,
rien à voir avec le 15 août, évidemmou !Un wouah wouah wouah net pas non plus
une version dérivée du www !
Et un coin coin est tout autre chose
qu'un bégayement maleheureux.
Nous voilà en pleine cacaphonie fermière
où l'onomatopée ne s'apparente qu'au cri.
Comme glou ! glou ! pour la dinde
ou le bzzzzz ! des volants.
Pain béni pseudo-pédagogique
pour l'apprentissage de la langue au premier âge,
le langage animalier est parfois onomatypique,
Encore est-ce facile lorsque le chat « miau »le,
la vache « meu »gle, le mouton et la chèvre « bê »lent,
le lapin « coui »ne, le dindon « glouglou »te, etc. ,
ce que la langue française imite plutôt bien.
Cependant, tous ces cris ne sont pas d'une si belle évidence :
ainsi, de la grenouille et du corbeau, qui dit coâ et qui dit croâ ?
Autre couac/couac : comment deviner que
notre bon vieux cocorico franco-wallon
se transgénise en kiekerediek
lorsqu'il franchit la frontière linguistique ?
Quant aux verbes animaliers,
les dictionnaires en sont intarissables :
matière sujet à dépression
pour professeurs de français.
Le chien aboie, la caravane passe,
la tigre ou le puma feulent, le coq chante, le coq au vin mijote,
la poule glousse, les abeilles bourdonnent,
bref encore, de quoi nous le donner (le bourdon)...En conclusion de quoi,
entre couic la souris et paf le chien,
nous sommes ébahis d'ouïr
que l'autruche en reste muette
et que la fourmi cro-onde !
Aviez-vous aussi remarqué combien le monde animalier regorge de vocabulaire ?
Mais rarement une même famille de mots pour les animaux d'élevage.
Quelques exemples :
Un cochon ? Un verrat, une truie, un porcelet.
Un mouton ? Un bélier, une brebis, une agnelle, un agneau.
Un poulet ? Un coq, une poule, une poulette, un poussin.
Un boeuf ? Un taureau, une vache, une vachette, un veau.
Etc.
Seconde conclusion :
pour l'apprentissage du français,
un seul bon conseil :
DEVENEZ VéGéTARIEN !lire aussi dans ce blog : le cri des animaux
photo © Sonia - Paradisio - 2009
texto © Bernic - texte remasterisé du 21 août 2006
2 commentaires -
En début d'année (scolaire), bien souvent, les groupes démarrent leur apprentissage par une séance de présentation individuelle de chacun des participants.
Prénoms, pays et langues d’origine, familles, etc. s’égrènent à tour de rôle mais ne marqueront en fait la mémoire du groupe que peu à peu par la suite.L’aspect répétitif de cette première rencontre peut aussi paraître lassant et peu efficace si l’objectif est de mettre du liant dans le groupe.
Pourquoi ne pas essayer dès lors de se décrire, non pas par ce que l’on "est" mais par ce que l’on « sait » ?
Le « RAMIS DES SAVOIRS » proposé ci-dessous est une tentative d’approche de chaque participant où celui-ci peut se décrire par d’autres facteurs que sa banale carte d’identité. Tout un chacun à des compétences et les mettre en évidence dès le départ entre de plain-pied dans le pédagogique : ce qui représente déjà un grand pas vers un autre apprentissage (en l’occurrence, de la langue française).
Effet collatéral : le formateur n’est plus le « maître qui sait » mais une personne disposant de certaines compétences et, parallèlement, l’apprenant devient une personne "capable d’échanger ses savoirs" avec les autres, y compris le formateur.
Deux types de grilles (très proches) sont proposées ci-dessous, ainsi qu’une fiche d’animation. Celles-ci visent un public qui maîtrise un certain niveau d’oral et de lecture mais il est bien entendu possible de les « bidouiller » en fonction des niveaux des groupes et des circonstances. On peut même imaginer que chaque carte soit une image (photo, dessin, logo, etc.).
Enfin, on peut non seulement les utiliser en guise de présentation mais encore durant l’année selon des objectifs plus spécifiques, comme celui d’une recherche active des compétences visant l’emploi ou celui d’apprentissages réciproques entre les apprenants.
PIQUE
TREFLE
CARREAU
COEUR
as
(vierge)
(vierge)
(vierge)
(vierge)
2
Bricolage
Comptabilité
Ecrire
Dactylographier
3
Yoga
Calculer
Raconter
Faire du pain
4
Coiffure
Perdre son temps
Nager
Communiquer
5
Animer
un groupeScrabble
Philosophie
Randonnée
6
Démarches
administrativesElectricité
Voyager
Danser
7
Traitement
de textesEchecs
Histoire
Se reposer
8
Photographier
Sciences
Aménagement
intérieurPrendre les
transports
en commun9
Faire de la
pâtisserieFaire un budget
Sculpture
Coiffer
10
Prendre
des notesNaviguer
Dessiner
Préparer
des plats
économiquesVALET
Nature
Architecture
Musique
Jardinage
DAME
Patiner
Conduire
Conseils bébé
Organiser
ROI
Astrologie
Mesurer
Artisanat
Fabriquer
PIQUE
TREFLE
CARREAU
COEUR
as
(vierge)
(vierge)
(vierge)
(vierge)
2
Bricoler
Faire ses comptes
Ecrire
Dactylographier
3
Se relaxer
Mathématiques
Raconter
Faire du pain
4
Coiffure
Perdre son temps
Nager
Communiquer
5
Inviter des gens
Jeu de cartes
Philosophie
Se promener
6
Démarches
administrativesElectricité
Voyager
Danser
7
Informatique
Jeu d’Echecs
Histoire
Se reposer
8
Photographier
Sciences
Aménagement
intérieurPrendre les
transports
en commun9
Faire de la
pâtisserieFaire des
économies
Sculpture
Coiffer
10
Utiliser
les
multimédiasNaviguer
Dessiner
Cuisine
pas chèreVALET
Nature
Architecture
Musique
Jardiner
DAME
Patiner
Conduire
Conseils bébé
Organiser
ROI
Les étoiles
Mesurer
Artisanat
Fabriquer
FICHE D’ANIMATION « RAMIS DES SAVOIRS »
MATERIEL
48 cartes « SAVOIRS »
4 As et 2 Jokers « SAVOIRS AU CHOIX »
(sur 54 cartes vierges de format carte de visite
ou des étiquettes collées – côté face - sur un jeu de cartes traditionnel)
1 jeu par sous-groupe de 3 ou de 4.
PUBLIC + ENVIRONNEMENT
Maximum 15 participants pour un formateur
Lieu assez vaste pour permettre à des sous-groupes de discuter en aparté,
ou bien plusieurs salles.
Durée : 1 heure 30’ environ
OBJECTIFS
1° Repérage des savoirs de chacun/e
2° Conditions et circonstances d’apprentissage
3° Décorticage de ces savoirs
4° Conditions pour transmettre ce savoir
(Selon le public concerné, il est possible de grouper les deux premiers objectifs dans une première séance et les deux suivants dans une autre, à condition que le temps entre les deux séances soit court.)
CONSIGNES ET DEROULEMENT
1. « Qu’est-ce que je sais (et/ou j’aime) bien faire ?
Dans chaque sous-groupe
- distribuer 5 cartes au hasard par personne et les cartes restantes sont mises en pile (côté dos) au milieu du groupe
- chacun y pioche à son tour une carte, accepte ou refuse de l’échanger avec l’une de celles qui se trouve dans sa main, et ainsi de suite…
- le sous-groupe décide par consensus de s’arrêter dès que chacun est satisfait par minimum 3 savoirs proposés dans sa main
- chacun écarte donc 2 des cartes en main et les pose sur la pile au milieu
2. - A tour de rôle, un participant pioche un des 3 savoirs dans la main de son voisin de gauche
- Celui-ci essaie de répondre aux deux questions :
« Pourquoi j’ai choisi ces savoirs ? »
« Comment je les ai appris ? »
- Les autres l’écoutent et posent éventuellement ensuite des questions d’éclaircissement
3. « Quels savoirs sont nécessaires pour pouvoir utiliser le savoir concerné ? »
Ensemble, les participants au sous-groupe essaient de trouver 3 à 5 savoirs nécessaires pour pouvoir utiliser le savoir concerné
4. Et, enfin, la question subsidiaire : « Est-ce que je pourrais apprendre ce savoir à quelqu’un d’autre, et est-ce que j’en ai envie ? »
- Le participant essaie si possible d’y répondre
5. Et ainsi de suite jusqu’à avoir épuisé chacun ses trois cartes.
6. RETOUR ET MISE EN COMMUN
"Qu’est-ce que cette animation m’a appris ?"
Pour la petite Histoire, ce jeu a été créé en 1997 par des membres du Mouvement des Réseaux d’Echanges Réciproques de Savoirs de la Communauté Française de Belgique (Paulina, Michel, Hélène, …, et moi).
Il est inspiré du jeu français de Carole Baeza et a été traduit et bidouillé, entre autre en catalan, néerlandais, etc.
Il est également le thème de mon travail de fin d’études « Les cartes à jouer : une main d’atouts pour le pédagogue social », dans le cadre d’un projet européen. Ce travail n’est pas (pas encore) disponible en ligne !
Bernic.
(illustration)
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Simple, efficace, suggestif, cet imagier peu courant
réunit une kyrielle de petits logos.
Excellent outil pour élargir son vocabulaire
ou bien encore être source de discussions.
(par exemple, à partir de la question :
dans quel contexte utiliserait-on tel ou tel logo ?).
The Noun Project est encore un projet éducatif,
entre autre de création de logos universels.
Et pourquoi n'essaierait-on pas d'en créer
avec les groupes d'apprentissage de la langue ?
(CLIC sur image)
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Puveoz-vuos lrie ccei ?
Seleuemnt 55 porsnenes sur cnet en snot cpalabes.
C’set le povuoir phoémanénl du crveeau huamin.
Soeln une rcheerche fiate à l'Unievristé de Cmabridge, il n'y a pas d'iromtpance sur l'odrre dnas luqeel les lerttes snot, la suele cohse imotprante est que la priremère et la derènire letrte du mot siot à la bnone palce.
La raoisn est que le ceverau hmauin ne lit pas les mtos letrte par letrte mias ptuôlt cmome un tuot.
Étonannt, n'est-ce pas? Si vuos pvueoz lrie ccei, vuos aevz asusi un dôrle de cvreeau. Mio, je n'en cyoaris pas mes yuex que je sios cabaple de cdrpormendre ce que je liasis.
Comme quoi, la méthode de lecture globale a encore de beaux jours devant elle.
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