• Si tu pars en voiture de Bruxelles
    pour te rendre à Lille,
    autant savoir que

    pendant les cinquante premiers kilomètres 
    tu as intérêt à connaître le flamand de Belgique,
    heu pardon ! le vlaams van Belgïe.

    Car les panneaux indicateurs
    te donneront la direction de la Frankrijk,

    via Hal, Edingen, Aat, Doornik
    pour arriver enfin à Rijsel !

    Décodage : France, Halle, Enghien, Ath, Tournai
    et Lille !
    Surréalisme à la belge, c'est sûr,
    et une belle illustration pour
    le "dossier BHV pour les nuls"

    A décharge néanmoins, 
    considérons d'autre part les villes de Flandres
    dont les noms sont francisés,
    comme Anvers (Antwerpen), Alost (Aalst), Furnes (Veurne),
    Grammont (Geraardsbergen), Renaix (Ronse),
    Roulers (Roeselare), Termonde (Dendermonde), enz.




    Pour le nouvel arrivant à Bruxelles, le bilinguisme français-flamand ne facilite pas l'apprentissage de l'une ou l'autre langue.
    Tout comme les plaques des rues, les publicités murales, les noms des rayons dans les grands magasins, les vitrines des boutiques, les avis vocaux ou les panneaux dans les gares, etc., entre mille autres, donnent l'impression que Bruxelles utilise un langage hybride et incompréhensible.


    Ce n'est pas sans raison que nombre de publicités s'expriment en anglais, notamment pour éviter le coût d'une campagne à deux faces, et ce n'est pas sans raison non plus que c'est une région où sont privilégiés icônes et symboles.


    Apprendre les deux langues simultanément n'est pas à conseiller non plus car la structuration du français et du flamand/néerlandais s'opère très différemment, de même que la sonorité, les conjugaisons, l'orthographe, etc. D'origine germanique pour la seconde et latine pour la première, ce que nous gagnons en richesse de ce singulier croisement culturel est malheureusement à la mesure de ce que nous perdons en communication.


    Sans m'attarder davantage, ni ici, ni en animation, j'estime que, dans un apprentissage du français à Bruxelles, il est utile et nécessaire de passer plusieurs séquences à proposer un b.a.ba du flamand ou, tout au moins, d'expliquer aux participants l'essentiel de ce billet.



    
    Et une petite astuce en prime :

    pour ne pas devoir tout recopier
    le chef-d'oeuvre que vous avez (re)produit
    à grand peine sur le tableau,

    ... PHOTOGRAPHIEZ-LE !

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  • Boubacar me le répète sans cesse :
    on peut tout apprendre sur le Net !

    ... Tout ce qui est en rapport à l'informatique, bien sûr,
    mais encore tout ce qui concerne la vie quotidienne,
    ou bien un intérêt subit, une passion nouvelle 
    ou encore une question qui nous mine.

    On peut même apprendre des choses
    à la limite de l'inutile... mais tellement surprenantes,
    comme... 





    De fait, le gratisNET regorge de savoirs inouïs,
    de connaissances sans limites,
    d'images et de sons en pagaille
    pour peu de parvenir à les dénicher, bien sûr !


    La difficulté d'un moteur de recherche
    étant bien souvent de poser "la bonne question" ! 
     



    La vidéo proposée ci-dessus est muette 

    (quoique la musique soit quelque peu... agaçante !) ;
    c'est ainsi une séquence d'apprentissage de la langue
    où il faut mettre des mots sur ce que l'on voit.

    La vidéo ci-dessous, par contre,
    est expliquée verbalement.

    Et hop ! Voilà une autre séquence...
    d'écoute et de compréhension cette fois !



    Au passage, applaudissons cette initiative
    de partage de savoir-faire en vidéo.


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  • Exercice de style après m'être gavé d'une livre de conjugaison...

    

    Avant-hier soir, j’étais à Oostende.

    J’
    ai mangé des moules avec des frites
    alors que je venais d’avaler des crevettes le midi.
    Je tombai malade dès le lendemain,
    c'est à dire pas plus tard qu'hier.

    Depuis, je suis malade, toujours à deux doigts de vomir.
    Je suis encore en train de tout digérer. 
    Je suis sur le point de courir à l’hôpital.
    Je vais quand même téléphoner à mon médecin ;
    il faut qu’il me prescrive un médicament pour digérer.

    Non ! Demain je ne partirai pas comme prévu
    chez mes amis alsaciens.
    Car, si je leur rendais visite,
    que ne me serviraient-ils pas
    leur inévitable plat de choucroute
    avec leurs saucisses bien grasses ?
    ... Et, par politesse, je devrais tout avaler.

    En attendant de me décider pour demain,
    laissez-moi dormir, s'il-vous-plaît !



    En moins de 20 lignes de texte, quelques phrases
    pour dépoussiérer une fois pour toutes
    nos manuels de conjugaison.
    Les modes obsolètes et les temps archaïques
    resteront dormir à tout jamais dans les livres
    car ils n'intéressent plus que les grammairiens,
    les historiens, les poètes ou les pédants.


    image © Sonia - La Panne 2011 

     


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  • Les métaphores sont...
    des boucles d'oreilles sur la langue !


    Plus "phores" encore que de simples comparaisons
    entre deux registres du langage,
    notre français en est farci : 
    et elles s'incrustent dans le discours courant
    comme un piercing sur le bout de la...

    C'est une image qui se superpose à une autre
    ou en remplace une autre,
    mais d'un domaine complètement différent.


    Exemple : "la neige étend son manteau blanc".
    "Neige" et "manteau" ne sont a priori pas du même registre !
    Autre exemple de Victor Hugo "...
    (Quel Dieu avait négligemment jeté)
    cette faucille d'or dans le champ des étoiles."
    Seul le contexte permet de comprendre
    qu'il s'agit d'un croissant de lune.

    Les métaphores donnent donc des images originales,
    bien plus expressives que les termes de base.
    Les poètes en font grand usage, et parfois même en abusent.
    Mais chacun est poète à sa façon et peut en créer de nouvelles !

    Il existe cependant des métaphores "usées",
    tellement utilisées qu'on ne les repère plus! :
    "une mare de sang" "un amour d'enfant" "une pluie d'étincelles".
    Quand elles ne sont pas devenues "clichés" : "avoir le coeur sur la main".



    Enfin, pour terminer, un petit exercice de style
    où je suis parvenu à réunir dans un texte court
    une vingtaine d'expressions à partir du mot "oreille" .
    Il s'agit de toutes les repérer pour les décortiquer ensuite,
    puis de découvrir l'analogie entre les termes.





    "Il n’y a pire sourd que celui qui ne veut pas entendre !

    L’autre jour, un bavard m’a échauffé les oreilles

    pendant toute la soirée.

    Il me les cassait à répéter

    que, toutes les nuits, il entendait des voix

    et qu’il avait beau faire la sourde oreille,

    que ces voix l’empêchaient de dormir sur ses deux oreilles.


    Le bonhomme s’écoutait parler et j’avoue que

    je me faisais un peu tirer l’oreille pour la lui prêter.

    Bref, ça m’entrait par l’une et me sortait par l’autre.


    En fait, je le laissais parler aux murs

    car, de bouche à oreille, tout le monde dit que les murs en ont.


    Mais n’empêche que cela me les choquait

    et que son babillage m’y mettait insensiblement la puce,

    tant et si bien que, bien entendu,

    ça n’est finalement pas tombé dans l’oreille d’un sourd."


    Bernic 2009


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  • J'ai composé le passé parce qu'il me semblait imparfait.

    A présent, je connaissais son numéro.


    Moi : Allô, le passé ? 

    Lui : Oui, c'est moi, je passais et repassais en boucle, évidemment ... Je n'ai pas décroché de suite car j'avais un peu décroché du présent, je l'avoue...

    Moi : Tout s'est pourtant bien passé depuis tout ce temps !

    Lui : Jusqu'à présent, oui, mais j'aurais aimé avoir un peu plus d'années devant moi.

    Moi : Eh oui, mon vieux, on ne peut pas aller plus vite que le temps !

    Lui : ... Et toi, ça va ? Le temps ne te semble pas trop long ?

    Moi : Pas le temps, je t'assure... A peine le futur devient-il le présent qu'il est déjà passé !

    Lui : .... C'est une bonne chose pour moi, ça ! Je peux donc le rattraper !

     Moi : Bien sûr, mais le dépasser sera difficile...

    Lui : Le passé se dépasse bien chaque jour, alors...

    Moi : Heu... J'avoue que je suis un peu dépassé par toute cette histoire.

    Et j'ai raccroché à sa barbe.
    Je connais son numéro, à celui-là !




    photo de mon arrière grand-père, du côté de 1900 !


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